
Poème aléatoire
Par-delà les mots marche face au couchant, dos à ton ombre, indifférent au jour. Si tu ne sais pas où rentrer le soir, où dormir, dans la méprise de quel foyer, si tu ignores où mourir, où t’éteindre la nuit, alors ne va nulle part, va partout, là où tu n’es pas, pourvu que tu n’y sois personne. Oubliant ta rue, perdant ta route, ne demande rien. Surtout ne demande rien. Passe ton chemin.
Extrait de
Une chaise manque à la terrasse, La Bartavelle, 1991
par Stéphane JURANICS